Paris,
le 12 février 2002 - numéro 2002-1
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Oubliées les commissions : les grands sites d'eTourisme abandonnent leur casquette d'agent de voyage | ||||
En effet, Internet permettant facilement à un producteur de se mettre en relation directe avec sa clientèle, il deviendra de plus en plus difficile aux purs distributeurs de survivre dans l'eTourisme. |
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Bref, les simples distributeurs ont du souci à se faire, à moins d'avoir réussi à investir des niches très précises, plus difficiles à gérer, ou moins intéressantes, pour les grands groupes. Les efforts d'Expedia.com pour se présenter vis-à-vis de ses clients plus comme un fournisseur de services que comme un simple site d'e-tourisme permettant d'obtenir des prix plus avantageux online, sont symptomatiques de cette évolution. Ainsi, Expedia.com vient d'étendre sa gamme de services aux passeports et visas. Les internautes, via le site d'Expedia peuvent maintenant connaître toutes les formalités à effectuer, pays par pays, télécharger les formulaires nécessaires à cet effet et les envoyer directement à Express Visa Service, le partenaire d'Expedia pour ce nouveau service. A ces efforts destinés à devenir un centre de passage obligé pour les eTouristes d'un côté, s'ajoute la mise en place de relations nouvelles avec les producteurs de l'autre. Et c'est ici que toute la puissance acquise par les grands sites d'eTourisme s'exprime le mieux aujourd'hui, en leur permettant d'abandonner le business model d'agent de voyage, pour celui de marchand à part entière. Pour ce faire, les grands sites ne négocient plus des commissions mais des prix d'achat, l'hôtellerie étant le secteur au sein duquel ce type de négociation est le plus évident à mettre en oeuvre. Après
avoir négocié les tarifs d'achat avec les producteurs, le
site gère ensuite les prix de vente à son gré, la
différence constituant sa marge. Expedia par exemple affichera ses prix de vente, souvent cassés, en précisant le nom du producteur, quitte à lui porter préjudice... Par contre, le client d'Hotwire.com ne connaîtra le nom du producteur qu'une fois son achat effectué. Cette position est d'ailleurs compréhensible à partir du moment où l'on sait que Hotwire.com est issu d'un regroupement de producteurs soucieux de ménager leurs marques respectives. Brader les invendus, certes, mais pas dans n'importe quelles conditions. D'autres sites comme eBookers.com appliquent désormais des stratégies marchandes identiques et cherchent à s'écarter du business model des agents de voyage uniquement basé sur la perception de commissions. Ces nouvelles stratégies se différentient également des pratiques traditionnelles : des sites comme Hotwire.com pratiquent ce business marchand sans avoir recours à l'allotement et donc sans prendre les risques correspondants ! Mais un autre facteur non négligeable entre en jeu dans ce type de business model dit marchand : les GDS sont court-circuités. Les sites traitent en effet directement avec les producteurs et peuvent ainsi augmenter d'autant leurs marges. Donc, non seulement les sites d'eTourisme dont le business model est uniquement basé sur les commissions peuvent commencer à s'inquiéter mais l'autre cible, déjà nommément désignée par des sites comme Orbitz.com, sera bien les GDS. Les GDS
devront aussi bientôt faire face à une nouvelle menace :
les Web Services. Ainsi, comme
les enfants qui empilent les cubes, il devrait être possible de
bâtir facilement, et rapidement, des applications à partir
des Web Services en empruntant à d'autres les cubes dont vous avez
besoin, au moment où vous en avez besoin. Certes, les Web Services ne seront réellement dangereux pour les GDS que d'ici quelques années, mais la menace est bien réelle. D'ailleurs, certains sites ont déjà implémenté des Web Services dans l'eTourisme comme Southwest.com et Dollar Rent A Car. L'internaute qui achète aujourd'hui son billet d'avion chez Southwest peut donc déjà réserver sa voiture chez Dollar Rent A Car sans quitter le site de Southwest et... sans que ces deux sociétés aient eu besoin de recourir aux services d'un GDS ! Avec des portefeuilles clients compris entre 5 et 15 millions de visiteurs uniques mensuels, les grands sites d'eTourisme vont donc désormais jouer sur la notion de contrôle de la distribution, plutôt que sur celle des taux de commission. Leur avenir passe par la réussite de cette tentative de modification de leurs relations avec les producteurs. |
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