Paris,
le 9 mai 2001 - numéro 2001-8
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Le prix d'un vol et son horaire peuvent-ils être assimilés à une propriété privée ? | ||||
L'origine du litige, selon Southwest, porte sur le fait que le site d'Orbitz non seulement n'afficherait que partiellement les tarifs et horaires de Southwest mais que de plus, les prix les plus bas n'y seraient pas représentés. Traduisez: les prix des vols qui sont inférieurs à ceux des cinq fondateurs principaux d'Orbitz (American, United, Northwest, Delta et Continental). |
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Rappelons que Southwest a refusé de collaborer avec Orbitz, collaboration qui suppose qu'une compagnie aérienne ne puisse publier ses meilleurs prix exclusivement sur son propre site ou sur ceux de toute agence online sans qu'ils soient également, et obligatoirement, publiés sur le site d'Orbitz. Aussi, les tarifs et horaires de Southwest, aujourd'hui affichés sur le site d'Orbitz, ne le sont que de la seule initiative d'Orbitz, ce dernier récupérant les informations Southwest via les réseaux GDS entre autres. Dans la bataille de l'eTourisme, Southwest a décidé depuis longtemps de jouer cavalier seul et cette stratégie s'est pour l'instant révélée particulièrement payante. En effet, Southwest vendrait aujourd'hui à lui seul 14% de la totalité du chiffre d'affaires aérien réalisé online (données Nielsen pour janvier 2001). De fait, Southwest souhaite défendre cette position exceptionnelle en interdisant à d'autres sites que le sien de diffuser ses propres tarifs. Orbitz n'est d'ailleurs pas le seul site mis en cause par Southwest puisque dernièrement, la compagnie aérienne avait demandé à Travelocity de supprimer son offre sur le site de l'agence online en prétextant que Travelocity effectuait des réservations de places déjà réservées, créant ainsi des problèmes dans la clientèle de Southwest. L'action, alors seulement commerciale, de Southwest contre Travelocity s'est donc transformée cette fois en action judiciaire contre Orbitz en arguant que les données "vols" et "tarifs" étaient la propriété exclusive de Southwest et que l'on ne pouvait les utiliser sans son accord. Ce qu'évidemment Orbitz conteste en indiquant que ces éléments sont "publics". Ce qui est ici intéressant concerne surtout à mon sens la stratégie Internet de Southwest : je suis leader sur ma niche, ma clientèle est fidélisée, je souhaite donc qu'elle ne puisse accéder à mon offre qu'exclusivement via mon propre site. Cette "exclusivité", pour une marque bien implantée, ne comporte en effet que des avantages : pas de commissions sur ventes et l'impossibilité pour un internaute de pouvoir comparer mes prix avec l'un de mes concurrents sans quitter mon site sans oublier le fait que je "connais" personnellement mes clients et que je peux leur proposer directement des offres en fonction de leurs destinations préférées par exemple. C'est donc une véritable bataille stratégique qui est déclenchée ici sur le plan juridique par Southwest, les enjeux allant bien au-delà du simple phénomène Orbitz. Rajoutons à cela, qu'un peu de battage médiatique autour de cette action pour bien montrer aux consommateurs que l'on est là pour les protéger n'a jamais fait de mal à votre chiffre d'affaires ! D'ailleurs, pour conforter cet aspect des choses, l'ISTA (Interactive Travel Services Association) a annoncé qu'elle soutenait l'action judiciaire de Southwest contre Orbitz |
Les grandes chaînes hôtelières confrontées aux dures réalités de l'investissement dans les valeurs Internet |
La plus impressionnante concerne Starwood Hotels and Resorts Worldwide Inc. qui a déclaré avoir subi 19 millions de dollars de pertes du fait de ses investissements Internet. Ces pertes correspondent aux achats d'actions de sociétés comme Netcentives Inc. dont le cours avait atteint les 20 $ et qui est maintenant valorisé aux alentours des 90 cents ou encore de Lastminute.com dont les actions avaient atteint un sommet à 20$ au NASDAQ pour être aujourd'hui valorisées entre 3 et 4$ l'action. Starwood Hotels a indiqué qu'elle continuerait bien à rechercher des occasions d'investissements online mais que les temps ne semblaient plus beaucoup s'y prêter Marriott International Inc. est pour sa part dans une situation analogue et a indiqué, à l'occasion de la publication de ses résultats du premier trimestre 2001, avoir perdu près de 6 millions de dollars du fait de ses investissements Internet. Seul Hilton Hotels Corp.semble avoir réussi à gérer ce retournement boursier en n'affichant pas de pertes liées à ses investissements Internet. Il ressort des déclarations de ces différentes sociétés que leurs futurs investissements dans les valeurs Internet devront désormais être d'abord stratégiques, afin de leur permettre, par exemple, de profiter de telle ou telle technologie ou savoir-faire lié à une société dans laquelle ils pourraient s'impliquer financièrement. Cette attitude
"attentiste" des grands groupes n'est évidemment pas
surprenante dans la conjoncture actuelle, elle marque en tout cas un changement
de stratégie dans l'implication des bricks and mortars vis-à-vis
de la nouvelle économie: voyons d'abord les résultats avant
d'aller plus loin
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